- a) Dans la nuit du samedi au dimanche 30 juillet 1944 :
Le piège est mis en place : la Gestapo et la Milice arrivent de Tours et s’installent discrètement dans les bâtiments de la ferme de Vaux.
Sont d’abord arrêtés ceux qui habitent à Vaux:
GODEFROY Georges ouvrier agricole, domicilié à la ferme, sa femme Cécile et ses trois enfants. Ces derniers seront relâchés le 4, mais le chef de famille, déporté le 10 aout,
mourra à Belfort, pendant le transport, le 1er septembre.
JOBINEAU Mireille-Edmée, dite Hélène, 28 ans, secrétaire de Roland Coty, déportée le 10 aout, reviendra du camp de Ravensbrück en avril 1945.
- b) Mardi 1er aout sont piégés, arrêtés puis soumis à la torture :
BERTHAULT Maurice, tireur de sable, 40 ans, esvrien, déporté le 10 aout, mort en KZ ( KZ ou KL abréviations nazies pour konzentrationslager : camp de concentration)
MARCUCETTI Diamante, tailleur de pierre, 48 ans, réfugié en France pour fuir l’Italie gouvernée par Mussolini, rejoint par sa famille en 1924, esvrien, déporté le 10 aout, mort à Bergen Belsen en 1945 après la libération du KZ
STEFANELLI Luca, jardinier, employé occasionnel de Petitclair, 56 ans, esvrien, arrêté puis libéré par la Gestapo le 9 aout.
DELALANDE Max, ingénieur agricole, 27 ans, esvrien, assassiné à Parçay-Meslay.
VARVOUX André, habitant du Loir et Cher, 33 ans, jardinier-fleuriste, pensionné de guerre, résistant FTPF réfugié à Esvres en mai 1944, assassiné à Parçay-Meslay.
DESTOUCHES André, collecteur de lait, 21 ans, esvrien, arrêté puis porté disparu.
- c) Mercredi 2 aout sont piégés, arrêtés et torturés :
CLERC Jean, étudiant en droit, 20 ans, fils du juge de paix de Montbazon, déporté le 10 aout, mort le 28 avril 1945 à Bergen-Belsen.
MARY Michel, étudiant, 20 ans, domicilié à Montbazon, déporté le 10 aout, mort à Wilhelmshaven le 5 janvier 1945.
FILLON Lucien, élève instituteur, 20 ans, domicilié à Montbazon, déporté, mort à Bergen-Belsen le 19 avril 1945.
GAHINET Jean, étudiant en médecine, 20 ans, fils du notaire de Montbazon, déporté le 10 aout, mort le 15 avril 1945 à Hambourg.
SARD Henri, poudrier, domicilié à Esvres, 55 ans, assassiné à Parçay-Meslay.
DAVEAU Robert, employé de bureau, 22 ans, habitant Veigné, déporté le 10 aout, revenu de Wilhelmshaven en mai 1945.
MASSET Joseph, parfois orthographié MASSAY ou MARCAY, meunier, 22 ans, domicilié à Montbazon, déporté le 10 aout , mort à Wilhemshaven le 6 mars 1945.
MASSON Raoul, parfois identifié BAUR Edouard, 14 ans, arrêté puis libéré le 9 aout. Son père a dit qu’il avait payé pour le faire libérer.
TOMBE Georges, apprenti mécanicien, 17 ans, habitant Montbazon, libéré le 9 aout par un allemand qui a été soudoyé par son père pour lui permettre de sauter du camion en profitant d’un arrêt en haut de la Tranchée.
JAHAN Marguerite, patronne d’un café à Veigné, déportée le 10 aout, revenue de Ravensbrück en mai 1945. Sa fille JAHAN Jeanine, 14 ans, est arrêtée puis relâchée.
- d) Jeudi 3 aout sont piégés et arrêtés, torturés :
DUPUY Emile, né à Esvres, blessé puis prisonnier pendant la guerre de 1914-1918, habite ensuite au Perreux en région parisienne puis revient à Esvres en 1931, artisan peintre, 56 ans, assassiné à Parçay-Meslay
BOURREAU Joseph, directeur de l’école de garçons d’Esvres et officier de réserve de l’armée française, 34 ans, déporté le 9 aout, mort à Ravensbrück ou pendant les marches de la mort lors du transfert du camp de Neuengame, date officielle 21 avril 1945.
SARD Georges (fils de Henri), monteur-chauffeur, 24 ans, esvrien, assassiné à Parçay-Meslay.
FAUCHERE Geneviève dite Ginette, fille de Henri Sard, 27ans, déportée le 9 aout , revenue de Sachsenhausen au printemps 1945.
MOURRUAU Pierre, agronome-exploitant agricole, 35 ans, arrêté à Taffoneau puis emmené à Vaux, assassiné à Parçay-Meslay.
GERMAIN Léon, agriculteur, piégé à Tauxigny puis emmené à Vaux, assassiné à Parçay-Meslay.
FAUCHERE Roger, chauffeur, 30 ans, piègé à Montlouis, assassiné à Parçay-Meslay.
Un certain MEUNIER ou MEUSNIER (prénom non indiqué) a été vu parmi les prisonniers de Vaux. Aucune autre information n’a pu être trouvée.
- e) Suite de la rafle
Du 4 au 8 août, dans ses locaux de la rue Georges Sand à Tours, la Gestapo et la Milice cherchent à obtenir des renseignements par les tortures les plus cruelles.
Certains prisonniers sont ensuite conduits à la prison de la rue Henri Martin, Puis, entassés dans les wagons prévus pour le transport du bétail, ils partiront le 10, par le dernier convoi, vers l’Allemagne et les camps de travail nazis. Là, ils n’étaient pas gazés comme dans les camps d’extermination mais les mauvais traitements, le manque de nourriture et d’hygiène, les travaux épuisants, la brutalité des gardiens conduisaient la plupart des déportés à la mort.
A Tours, le 9 aout, en fin d’après-midi, la Gestapo, dans l’affolement de la défaite qui s’annonce, vide ses cachots. Les prisonniers restants sont chargés dans un camion. Via l’avenue de la Tranchée, le camion arrive à la base aérienne de Parçay-Meslay. Les gestapistes assassinent les résistants d’une balle dans la nuque et les jettent en vrac dans un trou de bombe où les corps seront retrouvés après la Libération.
Bilan de ce drame: 8 assassinats à Parçay-Meslay, 14 déportations et seulement 3 retours, soit 19 morts et autant de familles brisées.
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